À propos du titre
Préface
Daniel Bernard
Préfacer un tel ouvrage relève du défi : en effet, pourquoi m ’ avoir demandé une telle entreprise, à moi, auquel on demande encore, un demi-siècle après mon arrivée à Genève : « Mais vous n ’ êtes pas Suisse ? Vous n ’ avez pas d ’ accent… » La Suisse serait-elle avant toute chose un son, une mélodie ?
Cette mélodie que les visiteurs appellent l ’ accent et qu ’ ils croient unique, cette mélodie gouailleuse du canton de Genève, cette mélodie râpeuse des cantons alémaniques, cette mélodie propre à chaque canton, mieux à chaque ville ou village. C ’ est donc cela, la Suisse, celle que le cinéma indien des années 80 a tant aimée. Ces paysages, telles les aquarelles de Daniel LANOUX, dans lesquels leurs héroïnes viennent courir, amoureuses et insouciantes, au pied du Cervin ou sur les bords de la Limat, sont bien ceux des boîtes de chocolats que l ’ on ramène chez soi, aux quatre coins du Monde.
D ’ ailleurs, savez-vous pourquoi la Suisse, qui n ’ a pas découvert le produit, a acquis cette réputation ? Eh bien, à cause du lait que les premiers chocolatiers ont pensé à incorporer, en plus du beurre de cacao, que Cailler a imaginé ajouter au liquide noirâtre, pour qu ’ il se solidifie et devienne transportable, voire malléable. Quant
aux montres, quelle fierté que le label Swissmade sur le bord du cadran : dans les années 60, les mouvements helvétiques régnaient sur le Monde, du plus petit modèle mécanique au plus prestigieux calibre : inutile de promouvoir Rolex, Patek Philippe, IWC (maison fondée à Schaffhouse par un Américain) ou encore Breitling et Eberhard. Quand on pense que ce sont les artisans français, chassés par la révocation de l ’ Edit de Nantes en 1685, qui ont amené leur savoir-faire dans leurs sacoches, et qui ont, les premiers, adapté l ’oignon de nos grands-pères au poignet : tellement plus simple. Quand on songe à Jacques Bogopolsky et sa caméra Bolex, quand on imagine que les Piccard se comptent en générations successives depuis près d ’ un siècle, qu ’ Alexandre Yersin, l ’ homme de la peste, a repris sa nationalité française après qu ’ il fût né Suisse sur les bords du Léman, quand on regarde les noms des Suisses éparpillés dans le Monde, on se dit, à l ’ instar de l ’ exposition que le Musée des Suisses dans le Monde avait hébergée : « Small number, big impact », que le pays ne compte aujourd ’ hui que 8 millions d ’ âmes et que quelquesunes se sont fait remarquer autour de la planète : Chevrolet, Gallatin,
Rickenbaker, Knapp, Burri. Ils sont tous nés dans ce pays fait de 6,8 % de surface habitable et de 25 % de montagnes ou de lacs, ce pays qui compte 4 langues mais plus de 500 variétés de fromages, ce pays qui a constitué en 1848 une véritable Confédération d ’ Etats indépendants, mais soudés, lorsque la guerre ou la crise menacent.
La tradition démocratique est âgée, peut-être inscrite dans les gènes de la nation depuis 1291, et la force de cette participation du peuple aux grandes comme aux petites décisions, fait que l ’ on peut dire « chapeau bas » lorsque l ’ on visite les Parlements du Monde entier, tous inspirés par 1789 et la Déclaration des Droits de l ’ Homme, mais aussi, et surtout, par ce premier serment du Grütli : Uri, Schwytz, Unterwald. De là, toute l ’ Histoire d ’ un pays resté neutre depuis sa fondation, malgré les paliers successifs, et
malgré une pseudo-séparation idéologique entre Alémaniques et Romands : que dire des Tessinois, si fiers de leur canton et de leur accent, encore lui, que dire des quelques milliers de Romanches ?
D ’ ailleurs, quelle est la région qu ’ ils habitent ? Quand on pense que l ’ architecte qui a dessiné le fleuron français qu ’ est la Tour Eiffel, était Koechlin, Zurichois, que le Velcro a été inventé par un Suisse, comme le couteau suisse, pour l ’ officier, que les jeunes gens font toujours un service militaire à rallonge, dans une nation
qui n ’ a jamais pris de fusil contre l ’ agresseur… D ’ ailleurs, songez, le service armé des mercenaires n ’ était fait que pour endiguer le chômage et la misère, au même titre que les péages à l ’ entrée des frontières. Rappelons que la Suisse est le pivot permettant l ’ accès à la Méditerranée et à l ’ Atlantique, qu ’ elle est comme punaisée au centre de la carte européenne, sans faire partie de l ’ Europe, au point que les médias rendent le pays translucide et ne citent même pas ses statistiques sociales ou sa présidente de la Confédération lorsqu ’ elle défile au coeur de la Ville lumière ! Pensez, ici même, au pays, où pourtant selon le dicton : « Il y en a point comme nous », personne ne connaît le nom, encore moins le visage, de celui ou celle qui commande aux destinées de la nation pendant une année. Les personnalités politiques se promènent en bras de chemise
lorsqu ’ elles sont en déplacement privé, traversent la route pour vous saluer lorsque vous appartenez à tel ou tel cercle commun,
et vous tutoient, les personnalités répondent au téléphone et prennent leurs rendez-vous elles-mêmes, dans la majorité des cas, elles vous parlent même français dès lors qu ’ elles vous entendent baragouiner un allemand scolaire alors qu ’ elles parlent, elles, le « schwytzertütsch ». Christophe Blocher a défrayé la chronique en son temps, mais également en français, de même que tout Romand est tenu de parler et de lire, sinon d ’ écrire, l ’ allemand fédéral, pendant le temps d ’ un mandat dans la capitale fédérale Berne.
Quant au système politique, nul autre que le citoyen suisse instruit ne comprend la différence entre une initiative populaire fédérale ou un scrutin strictement communal, voire cantonal… De même que l ’ on change trois fois de nom lorsqu ’ on est maire de sa commune, en Suisse romande. Maire à Genève, syndic en Pays de Vaud, et président de commune en terre neuchâteloise : on peut y perdre son latin.
Tout cela se passe dans ces beaux paysages que l ’ artiste nos fait admirer. Clichés ? Loin de là. Chaque point de vue est original, inédit souvent, et le jeu consiste à reconnaître l ’ endroit. Or pour reconnaître, il faut connaître, et c ’ est là le pari de cet ouvrage avec ces 26 aquarelles, 26 textes qui retracent l ’ Histoire de chaque canton. Un historien de renom Anselm Zurfluh s ’ est penché sur la problématique : peut-on parler librement de ce que l ’ on aime, quelle est notre liberté de parole ? Va-t-on nous taxer de publicitaires ? Loin de cela : vous avez à disposition 26 regards sur la Suisse, des regards qui ne ménagent pas les sensibilités, qui ne prennent pas de gants pour appeler un Suisse, un Suisse. Parfois les hommes ou les femmes, parfois un individu, parfois un fait très local, tel le mode de scrutin appenzellois, parfois un fait marquant le pays ou le Monde, parfois un Suisse en Suisse, parfois un Suisse dans le Monde. Moi, il m ’ a fallu 50 ans de réflexion à songer que je pourrais reprendre ma nationalité perdue, et c ’ est cette année. Coïncidence ou synchronicité, selon le psychologue Jung ? Ce que je sais, c ’ est que je suis issu de la diaspora des Suisses vers Paris, à la fin du XIXe siècle : un sculpteur tessinois, Angelo Bernasconi, avait épousé Jenny Auberson ; puis ils sont montés à Paris. Ma mère est donc née de Marthe Auberson, leur fille : hélas, on perdait sa nationalité, de ce temps-là, avant 1914, et elle devint Française par mariage. Maman était donc Française, protestante et très imbibée d’esprit suisse. Lorsque mon père fit partie de la délégation française qui présida à la création de l ’ Organisation mondiale de la santé, créée à Genève en 1947, Genève devint une destination de voyage annuelle pour lui,
puis un lieu de résidence pour nous sa famille, après notre retour d ’ Inde… Qui savait que je resterais en Suisse ? Que j ’ y ferais ma vie, deux enfants, que j ’ y créerais deux sociétés et que je deviendrais, au moment où j ’ écris ces lignes, rédacteur en chef de France Loisirs Suisse, que je me marierais une deuxième fois et que c ’ est ma femme française qui me pousserait à entamer nos démarches de naturalisation. Sujet de controverse devenu sujet de plaisanterie. Avec 100 % de réussite à mon examen théorique – il paraît que je n ’ ai aucun mérite, avec le métier de journaliste. Je m ’ apprête donc à renouer avec le passé familial, car bien que Genevois d ’ adoption, c ’ est à quelques kilomètres de nos fonds baptismaux que se joue mon destin aujourd ’ hui : Valeyres-sous-Rances, en terre vaudoise. D ’ ailleurs, je n ’ aime pas lorsque l ’ on critique le pays, je n ’ aime pas quand on plaisante bêtement avec la mentalité – qui n ’ en a pas ? – je n ’ apprécie pas la méconnaissance de certains sur des aspects suisses qui me paraissent fondamentaux : respect de l ’ autre, neutralité, amitié parfois longue à obtenir, mais quand on l ’ a, elle est précieuse. A moi donc Ramuz, Dürrenmatt, Robert Walser ou Anne Cunéo, Ella Maillart, Hodler, Léopold Robert, Barthélémy Menn ! A moi encore Jean-Pascal Delamuraz et son amour du lac Léman sur lequel il aimait naviguer : On pourrait se croire en haute mer, avait-il une fois confié…
En tous cas, pas de désert en Suisse : depuis 1996, plus un seul kilomètre carré de son Plateau se trouve plongé la nuit dans l’obscurité, tandis que seulement 18 % du paysage de son territoire est dans la nuit noire.
Extrait de l'oeuvre
Les suisses dans le monde
Quel est le point commun entre Jean-Jacques Rousseau, Necker, Marat, Mme de Staël, Louis Pernod, César Ritz, Eugène Grasset, Sophie Taeuber-Arp, Ursula Kübler, Alberto Giacometti, Michel Simon, Arthur Honegger, Le Corbusier, Blaise Cendrars, Guy de Pourtalès, Mireille Darc, Peter Knapp, Roger Pfund, Patrick Juvet, José Giovanni, Henri
Verneuil, Charles Aznavour, Alain Delon, Jean-Luc Godard, Vincent Perez, Anne Richard, Derib, Zep, Eduardo Frei, Manuel Valls ? Ils sont tous, chacun à leur manière ou à géométrie variable, des Suisses dans le monde.
Les Suisses dans le monde ne sont pas des « expats » ou des travailleurs étrangers organisés en diaspora, encore moins des émigrés... Ce sont des personnes ayant choisi de vivre et de travailler hors du canton et hors de leur pays natal, ce sont plus de 10 % des Suisses qui se trouvent ainsi « hors sol », dans le passé comme de nos jours.
D’ailleurs, le plus célèbre des Suisses dans le monde n’est autre que Guillaume Tell. On va objecter que primo, Tell n’était pas à l’étranger vu que la Suisse n’existait pas encore et secondo, que c’est une légende. Or, c’est exactement là la clef pour le comprendre. Guillaume Tell est la personnification mondiale d’une certaine idée des libertés suisses et à ce titre, il est le Suisse le plus emblématique dans le monde...
Si tant de Suisses sont partis, ce n’est pas seulement par nécessité, mais surtout et souvent, parce qu’ils avaient un rêve pour leur vie. Cependant, nécessité et opportunité font souvent bon ménage. En fait, l’émigration des Suisses s’intègre à leur système dès le départ, donc depuis Guillaume Tell. En effet, quand les Suisses arrêtent de chercher
des noises aux grandes puissances en menant des attaques éclairs avec des gens qui ne se tiennent pas aux règles de la guerre chevaleresque - parce qu’ils ont compris en 1515 qu’on ne peut pas s’attaquer au roi de France tous les ans - ils renversent la vapeur et changent de paradigme. Plus aucun soldat pour des actions impérialistes, mais tous
les soldats que vous voulez pour vos rêves militaires ! Ainsi, les Suisses inventent le premier business mondialisé aux XVe et XVIe siècles :
celui du service militaire à l’étranger. Grâce à cette activité hautement lucrative, la Suisse peut non seulement vivre au-dessus de ses moyens,mais surtout l’argent ainsi gagné peut être utilement placé chez soi. Les sommes récoltées à l’étranger permettent de vivre mieux à la maison, et de plus, on peut investir dans la production, ce qui permet au pays de vivre mieux à son tour... Autre avantage, dans le sillage de ce business éternel, il y a plein de possibilités de commerce collatéral : les Suisses exportent du fromage, importent du vin et du sel, produisent des textiles très tôt pour l’export, importent les matières premières et, vu que le pays se trouve sur l’axe nord-sud le plus utilisé, le Saint-Gothard, tout cela circule sans trop de difficultés. Ensuite, pour faire fructifier l’ensemble, il faut de l’argent, donc des banques. Cela tombe bien, les grandes villes passées au protestantisme les fournissent, de même pour les catholiques, qui n’ont pas de banques mais la main-d’oeuvre utile au mercenariat. Grâce à la banque, les marchandises circulent bien, on peut investir. Bref, le système fonctionne à la satisfaction de tous. Bien sûr, petits nuages dans tout cela, on trouve aussi des gens qui se ruinent à l’étranger, des soldats qui reviennent moralement cassés et psychologiquement fragilisés, des paysans qui meurent de faim au fin fond du Brésil et ailleurs. Cela existe aussi, mais statistiquement parlant, c’est plutôt le succès qui est à retenir. Selon les époques, certains endroits sont préférés à d’autres. Pour le service militaire, c’est incontestablement la France qui compte, c’est elle qui paye les Gardes Suisses, les Cent-Suisses et les innombrables régiments de ligne. Les protestants ont un petit faible pour la Hollande, destination prisée dans les villes comme Berne, Bâle, Zurich, Schaffhouse et Saint-Gall. Après la guerre de Trente Ans et la paix de Westphalie, les Suisses partent en Alsace ou au Brandebourg. La Suisse interne essaie de prendre pied en Espagne, dans la Sierra Morena, c’est un désastre. Quand le service militaire est prohibé, au milieu du XIXe siècle, alors qu’en même temps la population croît fortement, l’émigration se fait en famille et en communauté vers la Russie, l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord, le Maghreb et l’Australie... Ces émigrants connaissent différentes destinées. Ainsi, Les Suisses de Russie ont pratiquement disparu. les uns ont été liquidés ou sont revenus en Suisse lors de la
Révolution bolchévique, tandis que ceux qui accompagnaient Lénine dans son projet de bâtir la société idyllique de demain ont pratiquement tous finis dans les camps staliniens. Les Suisses d ’Amérique du Sud, comme ceux du Chili autour de Temuco, en sont aujourd’hui à la 7e génération, ils ne parlent qu’ espagnol, mais se considèrent toujours comme Suisses - passeport ou pas - et se comptent par centaines de milliers alors que seulement quelques milliers de familles s ’ étaient installées. La colonisation de l’Argentine a commencé avec les Suisses arrivés en famille, et qui restaient groupés autour de leur canton et commune ; aujourd’hui ce sont également plusieurs centaines de milliers de personnes concernées. En Amérique du Nord, la vague fut une des plus grandes, les Suisses et leurs descendants directs aux Etats-Unis se comptent en millions.
Il y a manifestement un Sonderfall helvétique en matière d’émigration,les autres nationalités s’assimilant au point de perdre leur identité de base, tandis que les Suisses s’intègrent tout en restant eux-mêmes. Manifestement, on demeure bien plus longtemps Suisse à l’étranger, plus que toute autre nationalité, parfois même éternellement. Ainsi, on ne dira jamais la 2e Italie pour évoquer les Transalpins installés outre-mer. De leur côté, les Français détachés de l’hexagone sont des expatriés, avec toute la dimension de souffrance qu’exprime ce départ qui semble plus subi que voulu. Oui, les Suisses partent volontiers à l’étranger où ils s’assument plus suisses qu’en terres confédérales, où, si longtemps le voisin de la vallée suivante était considéré comme un étranger. En clair, un Helvète de l’intérieur est d’abord Uranais ou Genevois tandis qu’il se définira et se revendiquera comme Suisse une fois la frontière franchie. Sur la durée, c’est bien souvent une fois à l’extérieur que les Suisses de différentes provenances ont appris à se connaître et à s’apprivoiser.
Actuellement, un peu plus de 700 000 Suisses sont inscrits dans les consulats. 50 % se sont installés dans les pays limitrophes et en Europe - hors notre continent, ce sont les pays anglo-saxons qui attirent le plus : les USA avec 80 000 Suisses, le Canada avec 40 000, l’Australie avec 25 000 suivi par Israël avec 16 000 émigrants. Selon les calculs,
entre 2 et 6 millions de Suisses et descendants de Suisses vivent dans le monde : le même nombre qu’en Suisse.
On entend toujours que la première motivation des Suisses à l’émigration, était la pauvreté. C’ était certainement juste au milieu du XIXe siècle, mais c’est moins évident aujourd’hui ou au XVIIe siècle. En fait, la Suisse se bat depuis toujours avec la rareté de ses terres comme avec le peu de carrières qu’elle peut proposer. Un Français
du Massif Central peut « monter à Paris », comme Bill Clinton monte de Hope, en Arkansas pour faire carrière à Washington. Un Suisse pour faire la même chose doit partir à Paris, Londres ou New York !
Ensuite, et ceci est important, le niveau général est relativement bon et fournit donc un bonus au candidat à l’émigration, mais finalement, c’est le vaste et grand monde qui attire bon nombre de Suisses qui veulent fuir, consciemment ou inconsciemment, l’étroitesse du territoire de leur patrie. Les Suisses dans le monde ont l’avantage de ne « pas connaître » les us et coutumes du pays d’accueil, ils peuvent donc se permettre plus de choses qu’un autochtone. Dans le même temps, ils n’ont pas de famille là-bas, ils sont donc libres de s’investir comme ils l’entendent. Et enfin, socialement parlant, les Suisses sont tous habitués, de par leur environnement - qui commence avec l’éducation à la maison - à travailler sérieusement : on ne badine pas avec cette valeur dans le pays. Tout cela fait que les Suisses dans le monde ont un avantage originel pour réussir leur vie,
ce qui ne signifie pas que tous deviennent des milliardaires, mais il n’en reste pas moins que beaucoup de Suisses réussissent à l’étranger. Il est symptomatique aussi que le seul musée de ce type, soit un musée qui explique l’émigration, se trouve à Genève. Tous les autres musées avec une thématique approchante sont des musées de la migration, comme la Porte dorée à Paris, ou des musées d’immigration,comme Ellies Island à New York. A Penthes, aux portes de Genève, nous thématisons « ces Suisses qui ont osé quitter leur patrie pour réussir leur vie à l’étranger »... ainsi parmi des millions d’autres illustres inconnus, on peut citer pêle-mêle le Tessinois Domenico Fontana qui a érigé l’obélisque de la place Saint-Pierre ; le Genevois François Le Fort, qui était l’ami et le conseiller du tsar Pierre le Grand et vice-roi de Novgorod ; Albert Gallatin de Genève, qui consolida le dollar américain après l’Indépendance ; Maurice Koechlin de Zurich, qui dessina les plans de la Tour Eiffel ; Louis Chevrolet de Neuchâtel, qui fabriqua des voitures
aux Etats-Unis ; Ursula Andress de Berne, qui fut une icone sortie de l’eau dans un des premiers James Bond, dont l’un des opus, « Quantum of Solace » (2008), fut réalisé par le Grison d’origine Marc Forster ; la Bernoise Marie Grosholtz créatrice du Musée Tussaud ; le Fribourgeois Jo Siffert, le coureur d’automobile et son ami, Tinguely, l’inventeur
des machines inutiles ; Bruno Ganz, qui est un des meilleurs acteurs en Allemagne ; Peter Knapp, peintre et photographe qui révolutionna la présentation du journal ELLE au début des années 60. On pourrait rajouter une liste interminable d’ inconnus, moins connus mais aussi importants que les célébrités, et surtout nettement plus nombreux.
Tous ont un point en commun : ils sont Suisses !
J'aime la Suisse