À propos du titre
Comment vous est venue l’histoire ?
Après avoir entendu un reportage à la radio. Pour Aurore, mon premier roman, j’avais eu la même démarche. Il était question d’une personne âgée qui avait laissé une petite annonce sur un abribus, une petite annonce pour être « adoptée », pour ne pas finir sa vie seule. Avec Immortelle(s), c’est suite à un podcast au sujet d’une tatoueuse en Russie qui reçoit des femmes victimes de violences conjugales, pour les reconstruire et masquer les marques sur leurs corps, que m’est venue l’idée de l’histoire d’Anna et Camille.
À chaque fois je m’inspire d’un fait réel. Pour le roman que je suis en train d’écrire en ce moment, la démarche est identique.
En quoi votre métier nourrit-il l’auteur ?
Une certaine sensibilité aux corps, aux personnes, aux histoires. Mais là, reste à savoir si j’ai fait ce métier car j’étais plus sensible aux autres ou si c’est mon métier qui me façonne avec le temps ? Je pencherais pour un mélange des deux.
Mon métier me permet d’être plus à l’écoute des gens, du réel, de leur vie. On pourrait écrire un roman sur la vie de chacun, les extraordinaires histoires de gens qui se croient ordinaires. Je puise beaucoup chez les gens que je côtoie.
Ensuite j’ai peut-être un rapport particulier aux personnes et aux corps de par ma profession. Mes deux premiers romans traitent effectivement du corps vieillissant que l’on rassure pour le premier. Meurtris, que l’on répare pour le deuxième.
Le prochain en cela est différent mais garde, et je crois que c’est plus cela qui caractérise mes écrits, l’interaction entre les êtres, le besoin des autres.
Vous abordez des sujets graves, quelles difficultés cela présente-t-il ?
Celui-ci sur le cancer du sein, Aurore sur le vieillissement, le prochain sur le suicide…
Effectivement mes livres abordent des sujets graves, parfois tristes, mais mes textes ne sont pas plombant, ils sont même pleins de belles choses, de situations parfois drôles, poétiques.
Mes textes sont comme la vie, il y a des choses difficiles à vivre, des ennuis, des coups durs mais il y a aussi tellement d’autres choses dans cette vie qui méritent qu’on la vive pleinement.
Vous semblez avoir une prédilection pour les héroïnes ?
Quand j’ai fait lire mon premier roman à mes proches, ils avaient tendance à trop me voir dans le personnage principal qui était un homme, je me suis donc lancé un défi en écrivant sur une femme, en l’occurrence Aurore.
Pour Immortelle(s), vu le sujet, le personnage féminin s’imposait et il fallait vraiment une véritable complicité entre les deux personnages principaux.
Mais c’est vrai que les héroïnes m’inspirent peut-être plus. Quand je commence une histoire, souvent les femmes se posent mieux sur mes récits. Quand j’ai besoin de force, de sensibilité, de nuances, je vois plus une femme qu’un homme.
Que représente pour vous d’être publié en avant-première chez France Loisirs ?
Je vois cela comme une reconnaissance de la qualité de mon roman. Cela avait failli se faire avec mon premier roman et qu’Immortelle(s) soit choisi pour une avant-première m’a fait très plaisir.
En tant que « jeune » auteur cela permet d’être mis en avant, d’avoir la possibilité d’être découvert et lu par plus de monde.
France Loisirs reste une institution dans le paysage du livre, de le voir continuer après les difficultés de la fin d’année et de faire partie de l’aventure me plaît.
Immortelle(s)
Bertrand TOUZET